Voyage à Cuenca et Zaragoza du 30/11/2012 au 03/12/2012

Pour ce voyage , nous avons donné la parole à Béatrice Roubène , fidèle bénévole qui nous aide depuis des années lors de l'arrivée du camion , pour qu'elle nous raconte "son " voyage vécu de l'intérieur cette fois.

Jeudi 19 h : arrivée à Mazarin chez Corinne d’où nous partirons le vendredi matin en passant par Brax prendre Nelly. Cela me permet de revoir Terra, Roti, Marga, Simba , Carli ,Praga , Dalila, et Caoba . Un café et nous prenons la direction de Benesse-Marennes où nous nous arrêtons pour récupérer des bâches de camion auprès de Martine, la déléguée des Landes.

Puis Nelly prend le volant et nous voilà en route pour Cuenca. Arrêt en Espagne pour déguster les sandwichs « équinoxe » de Corinne. Nelly me demande si je veux prendre le volant. Jamais conduit ce type d’engin. Le temps de bien me repérer, je roule un peu trop à droite mais au bout d’un ¼ d’heure, j’ai pris la main et le stress s’en va.

Nous approchons du col de Somosierra et la montagne est déjà bien blanchie par un manteau neigeux et enveloppée d’énormes nuages annonciateurs de neige. Les saleuses sont sur le qui vive au bord de l’autoroute mais nous passons sans encombre le col. Arrêt pour une boisson chaude. Le vent est glacial. Nelly reprend le volant pour la fin du voyage.

Nous arrivons à Cuenca vers les 21 h au lieu habituel de rencontre avec les bénévoles. Puri et Ines sont déjà là. Je suis heureuse de faire enfin leur connaissance. Puis nous partons dans la voiture d’Ines pour visiter la vieille ville. Des maisons datent de l’époque médiévale avec des balcons absolument superbes et ouvragés.

Et le fameux pont des suicidés. Je ne le trouve guère engageant. Puri me prend le bras et m’entraîne vers le pont. Je n’ose imaginer le vide mais nous voilà au bout et là un hôtel de luxe. Avant c’était un couvent. Nous y pénétrons et découvrons un lieu magnifiquement restauré. Nous apprenons que le prince Felipe a passé sa nuit de noces dans cet endroit. Nous imaginons les toutous de Cuenca bien installés sur ces canapés....

Bon on reprend le pont. Dur, dur….. Nous partons à présent vers Jabaja à la casa rural où nous dînerons et dormirons. Nous sommes accueillies par Camelia et son mari Dorin. Originaires de Roumanie, ils sont arrivés de Madrid dans ce village il y a 4 mois. Ici le lien de leur site internet. Un bon feu de cheminée nous attend. La table est dressée. Nous sommes reçues comme des reines. Le repas est accompagné d’une bonne bouteille de vin rouge du pays. Papotages et rires. Corinne et moi essayons de suivre les conversations. Nelly traduit. On rigole bien avec l’histoire de Dracula. Ines et Puri nous laissent et nous allons au lit vers 1 heure du matin.

On a prévu le petit déjeuner à 9 h. Ca nous laisse quelques heures pour prendre des forces.

Au réveil, je découvre un ciel bleu, le soleil brille. Une belle journée s’annonce. J’ai dormi comme un loir. Les filles ont plutôt eu froid. Je conseille à celles et ceux qui viendront ici de prendre la chambre bleue……..

Après le petit déjeuner, Corinne et Nelly vérifient les passeports des toutous qui vont remonter en France. Je les observe et j’apprécie d’être au cœur de ce voyage.

Nous partons à Cuencanimal qui se trouve à deux pas. Le vent est glacial. L’impatience monte en moi. Voir enfin les bénévoles, les toutous, l’endroit où se trouve le refuge. Je touche au bonheur, à l’émotion aussi. Et ce n’est que le début.

Edison et Marie José 2 sont là, ouvrent le portail. J’aperçois quelques toutous qui se baladent. Vivement que je descende du camion. Embrassades, présentation. Que de gentillesse dans cet accueil. Je suis touchée. Tula est là, petite toutoune toute grelottante. Un gros coup de cœur, n’est-ce-pas Nelly !. Quelqu’un lui met un beau manteau blanc. Il faut lui trouver une famille pour le prochain voyage. Je la câline, lui donne une petite gâterie. Et elle sera souvent proche de moi.

Déchargement du camion. Bâches, croquettes, igloos et niches offerts par Véronique. Une pompe aussi devant laquelle Corinne et Nelly se questionnent. Mais à quoi sert-elle ?

J’accompagne Ines et après la conduite du camion, me voilà maniant la brouette. J’ai demandé où se trouve l’enclos de Gonso, mon gros coup de cœur. Et il est là. Je suis tellement émue. Il est tellement beau, un regard si doux. Il fait partie des 24 plus anciens. Pourquoi personne ne s’intéresse à lui ? S’il vous plaît, faites qu’il soit du prochain voyage.

Je découvre les enclos, tous ces loulous que je peux enfin caresser. Ils sont là à espérer un ailleurs, à attendre le jour où ils prendront, à leur tour, le camion blanc de l’espoir.

Wolfa aussi qui attend depuis tellement longtemps. Et puis Carlo, le beau galgo noir, malade de la leishmaniose et de l’erlichiose, Humo que ses congénères embêtent, lui arrachant son manteau, Seida aussi. Et tous les autres. Ah qu’ils aiment les friandises. J’ai la côte car je suis entourée, sentie. Ah mon charme !!!!

Et les deux Marie Jose, Puri, Edison sont à l’œuvre. Nettoyer, donner de l’eau, mettre en place les igloos, les niches. Ah si les crottes avaient une valeur marchande, Cuencanimal serait riche. Une bénévole d’Adaana nous amène Jarna. Une dame famille d’accueil arrive avec Dark Lady et Viky.

Je suis irrésistiblement attirée par l’enclos de Gonso. J’aurais tellement aimé le biser, le câliner mais il garde ses distances. Ines aime aussi ce toutou et me demande de les filmer. C’est si beau de les voir si proches.

Puri me montre la pinède où chaque jour, les chiens peuvent courir, faire les fous. Je découvre Varinia. Elle devait être du voyage mais j’espère vraiment qu’elle fera partie du prochain.

Ces toutous sont choyés, câlinés et les bénévoles sont vraiment supers.

L’heure tourne, il faut commencer le chargement. Et là, l’ambiance change, les visages se font graves et les larmes affleurent. Se battre contre cette émotion qui monte, monte et que rien ne peut arrêter.

Nelly est abattue de laisser la petite Tula, les bénévoles embrassent leurs préférés. C’est dur, dur. Trisky est le premier à monter. Taco est monté seul. La dernière fois, il espérait tellement. Beca qui ne veut pas quitter le refuge, Daria que Marie José 2 laisse partir avec les larmes.

Et le temps de partir pour Zaragoza est venu .Comme j’aimerais rester. Chacun a un geste, nous nous comprenons. Au revoir, Puri, Ines, Edison, les deux Marie José. Une pensée pour Mercedes qui n’a pas pu être des nôtres. Merci infiniment à vous pour tout ce que vous faites, pour votre humanité et votre générosité. Merci, merci.

Un dernier regard, vite revoir Gonso et je monte dans le camion. Un signe de la main et direction Zaragoza.

Arrêt à Arganda à une station service. Là se trouve une petite galga. Nous lui apportons à manger. Elle dévore, avale sans mâcher. Elle est si belle et nous n’avons qu’une envie, l’emporter. Nous repartons en espérant qu’au prochain voyage, elle sera encore là dans sa niche en béton.

Le trajet se passe bien et nous arrivons à APDCA vers les 21 h. Julieta, Begonia, Natalia et Mili nous accueillent avec des gracias, gracias. Begonia nous raconte l‘inondation, l’eau au niveau de la taille, le sauvetage des chiens. Des moments forts, un sauvetage au péril de leur vie, avec l’eau qui est montée pendant deux heures. Je demande à Julieta si je peux visiter le refuge. 180 toutous sont là. La visite est rapide, certains toutous viennent au grillage, je les touche, leur parle. J’aimerais leur donner plus.

Bien sûr, un bon buffet nous attend. Tekila, le bébé galgo, Yael le york et Cartoon le chihuahua sont bien au chaud. Ils sont adorables. Et puis on les met dans le camion. Morena, Olatz suivent aussi avec Quintin.

On se dit au revoir. Corinne prend le volant pour la dernière partie de notre voyage avec en relais Nelly.

Retour vers la France. Arrivées à 4 h chez Martine et Didier. Café, thé, gâteaux nous sont offerts. Didier prend les commandes du camion. Corinne reste avec lui pour le guider. Martine nous emmène. Je suis à l’arrière avec Gitana, la magnifique galga de Martine qui profitera de mon sommeil pour faire les poches de ma parka et manger les gâteries que j’avais emportées pour les toutous des refuges.

Et voilà enfin Mazarin. Du monde est déjà là. Fred, Véro, Cécile, Cathy, Marie-Pierre, Kaly, Christelle, Korigane. Puis Isaelys, Bertrand et leurs enfants arrivent. Léonie et Corinne sont là aussi et elles ont fait un long voyage.

Cette fois, je ne ressens pas la même émotion à l’ouverture des portes car je sais que derrière, il y a Nika, Dandi, Anita, le beau Marley, Africa, Viky, Isaelys, Patty, Nany, Yael, Sonata. Beca, Trisky, Yanela, Daria, Naya, Taco tellement heureux, Cartoon aussi. Tekila, Morena, Olatz et la petite Promisse qui est là grâce à Vaya. Dark Laidy et son beau regard et l’adorable Jarna. Le petit Quintin a été pris à Bidart par son adoptante. Et les adoptants de Mathilda sont allés à Zaragoza la chercher le samedi. ....26 toutous !

Mille mercis à Nelly, Corinne, aux bénévoles espagnols. Un voyage à jamais gravé dans ma mémoire et vivement la prochaine fois.

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