Avoir un chien

Avoir un chien, ce n’est pas posséder. 

Avoir un chien, c’est être. 

Ce n’est pas être « propriétaire ». 

C’est être « responsable ». 

Ce n’est pas être « maître ». 

C’est être « partenaire ». 

Le vrai « maître », c’est le chien. 

Pas parce qu’il nous domine, mais parce qu’il nous enseigne. 

Avoir un chien, c’est exister. 

C’est exister pour un être qui n’a d’yeux que pour toi. Qui ne vit que pour toi.

Ce n’est pas céder à un « il est trop mignon », à un caprice ou à une pulsion. 

Même s’il en faut un peu, du caprice. 

Il faut être capricieux envers soi-même pour avoir le courage de sauter le pas, de se dire un jour « je ne serai plus un ». 

Deux, on peut l’être pendant plus de quinze ans. 

Il faut une part de courage pour décider d’avoir deux ombres pendant si longtemps. 

Mais avoir un chien, ce n’est pas 

« je prends ce qui m’arrange ». 

Ce n’est pas prendre le mignon, la douceur et l’affection, et faire abstraction du reste. 

Ce n’est pas demander à un animal d’être une peluche ou un robot. 

C’est accepter l’imperfection. 

C’est se faire à l’idée que tous les chiens ne sont pas exactement comme on les avait rêvés. 

C’est s’adapter à lui autant que lui fait d’efforts pour s’adapter à nous. 

C’est apprendre à le comprendre et même à l’anticiper. 

C’est lâcher son écran pour lancer une balle. C’est enlever ses chaussons et mettre ses chaussures. 

C’est quitter sa couette pour sortir dans le froid et sous la pluie. 

C’est ramasser des crottes, éponger des vomis ou d’éventuels pipis. 

C’est aller chez le vétérinaire de nuit, un jour férié. C’est faire face aux contrariétés, de la bêtise la plus anecdotique à la douleur la plus insurmontable. 

C’est dépasser les incompréhensions en se donnant les moyens de bâtir une relation forte, saine et harmonieuse. 

Et digne, jusqu’au bout. 

Avoir un chien, c’est avoir ce que les autres appellent des « contraintes ». 

Mais avoir un chien, c’est être convaincu que ce que les autres appellent des « contraintes » n’en sont pas. 

Parce que tout ce qui peut être considéré comme une contrainte est précisément ce dont le chien a besoin. 

Par amour, il faut répondre à ces besoins. 

Et aucune preuve d’amour sur Terre n’est une contrainte.

 

Rob Roby

(publié avec son aimable autorisation)

 

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Commentaires: 6
  • #1

    cat60 (samedi, 03 août 2019 20:50)

    tellement vrai ce texte, je dirais quand on aime, on ne compte pas, quand aime on est là pour tout et pour toujours, on est là jusqu'au bout, jusque la mort nous sépare.

  • #2

    cat60 (samedi, 03 août 2019 20:51)

    Je voulais écrire jusqu'à ce que la mort nous sépare.

  • #3

    sigrid (dimanche, 04 août 2019 17:17)

    C'est exactement ça et celui ou celle qui ne comprend pas ce texte ne doit pas avoir de chien, de chat ou tout autre animal.
    J'ajouterais qu'un animal bouleversera immanquablement nos petites habitudes, abîmera, qu'il faudra le comprendre, le sentir de l'intérieur pour trouver des solutions quoiqu'il arrive. Pour ceux qui aiment et comprennent, tout cela coule de source.

  • #4

    Coco Nana et Guapa !! (lundi, 05 août 2019 09:07)

    Tout est dit..... magnifique !!

  • #5

    BERNER Colette (lundi, 05 août 2019 10:30)

    ma chienne est une amie de tout les instants et je suis fière d être son amie, nous sommes comlémentaires et je suis heureuse qu elle ma choisie comme amie

  • #6

    BEURIOT ML (mercredi, 28 août 2019 17:24)

    et oui, nous avec six galgos, nous savons de quoi on parle