VOYAGE DE FEVRIER 2018

Récit écrit à quatre mains par Joseph, très investi dans la protection animale et premier voyage, mais sans doute pas le dernier et Béatrice, déléguée. Anny, vice-présidente de Galgos France les accompagnait.

Vivre de l'intérieur le voyage Galgos France 

 

Chaque voyage est une aventure humaine et animale, Humaine parce que chaque déplacement en Espagne nécessite un formidable travail en amont : diffusion des chiens de nos refuges partenaires, multiples échanges avec les potentiels adoptants, validation des dossiers, covoiturages, préparation du camion avec la désinfection et la mise en place des cages en fonction de la taille et du nombre de chiens. Des calculs à donner le tournis. Vérifier les niveaux, la pression des pneus du camion et charger aussi les dons reçus des nombreux bienfaiteurs de Galgos France. Et l'essentiel, les chauffeurs. Toujours 3 car la route est longue et les relais toujours appréciés. Et il n'est pas toujours facile de trouver trois personnes disponibles pour effectuer le voyage.

 

Animale car nous partageons, diffusons nos toutous à l'adoption, nous les voyons au quotidien sur le site internet, nous connaissons leur histoire, notre coeur bat fort quand on découvre qu'un dossier est arrivé pour nos chouchous. Puis l'annonce, par nos responsables adoption, du nom de ceux qui prendront le camion de l'espoir, l'information aux refuges, la préparation du Traces par nos amies espagnoles, la vérification des passeports.... et l'arrivée du camion au refuge de Cuencanimal. Et là les toutous en liberté ou dans leurs enclos. Les découvrir ou les revoir, l'impatience de pénétrer dans les patios pour les toucher, les caresser.

 

Voici le récit de Joseph, bénévole dans des refuges du grand Sud-ouest, ami de notre vice-présidente Anny.  

Impression et sentiments du troisième chauffeur sollicité pour le voyage en Espagne 

 

Je tiens tout d'abord à remercier l'équipe directrice de GALGOS FRANCE de m'avoir entraîné dans cette aventure inoubliable. Remerciements aussi à Anny qui m'a fait confiance, en espérant que j'ai été à la hauteur de ses attentes. 

C'est vrai que le retour est stressant et porté à toutes les attentions avec une conduite douce (rappel menaçant des 2 autres chauffeurs !!) pour assurer un confort maximum aux super toutous. 

Désolé, ce n'est pas dans l'ordre des choses, j'ai commencé par le retour..:! 

En ce qui concerne l'aller, rien à dire. Classique, bonne ambiance dans la cabine, les filles bavardent ; impossible de s'ennuyer. Concentration maximum, prise en mains du fourgon.

Mais l'arrivée le soir en Espagne… Magique..! Accueil chaleureux et attendu. 

Le matin au refuge, je retrouve des employés (de sacrés personnages..!) accueillantes, motivées et je pense ne pas me tromper, heureuses d’être là, et entièrement dévouées aux pensionnaires. 

Je n'oublie pas les bénévoles. Félicitations à adresser à toute l'équipe du refuge. Equipe soudée qui apporte un grand réconfort à tous ces chiens abandonnés torturés et cela dans une bonne humeur contagieuse. 

 

Chapeau à GALGOS FRANCE pour l'organisation, l'aide et la complicité avec le refuge en Espagne. 

 

Je souhaite beaucoup de bonheur et un nouveau départ à nos vingt et un passagers d'un soir. Petite parenthèse pour Anny et Béatrice : désolé pour l'attente lors du petit déjeuner à la station-service : la porte des toilettes était coincée, la lumière s’était éteinte et j’ai été obligé de me glisser sous la porte… ! Encore heureux, il y avait un espace de 25 ou 30 cm sous la porte… Peut être un bizutage pour le nouveau chauffeur ??? 

 

Encore bravo à vous tous et pour ma part un sentiment de fierté d’avoir, par ma modeste participation, contribué au rapatriement de tous ces chiens. 

 

Merci à tous et peut être… à plus ??? 

Et celui de Béatrice pour laquelle chaque voyage est un renouvellement d’émotions fortes.  

 

Partis de Mazarin vers les 7 h 30, Anny au volant, nous faisons un détour par Saint Vincent de Paul dans les Landes pour retrouver Céline, notre présidente afin de récupérer des dons. Pause café avec viennoiseries et hop, nous reprenons la route. Tout se passe bien et comme dit Joseph, les papotages féminins occupent l’espace. Neige en Espagne, une pause déjeuner est la bienvenue. Les relais se font régulièrement, le temps défile et nous approchons de Chillaron de Cuenca où nous passerons la nuit. Mais bon inutile de penser déjà à poser nos têtes sur un oreiller car la soirée s’annonce longue. 

 

Retrouvailles avec Maria Jose qui habite à deux pas, puis Veronica qui arrive. Ce sont les deux salariées de Cuencanimal et des personnes d’une grande valeur morale. Il fait froid et nous montons rapidement dans la voiture de Maria Jose qui nous emmène au lieu de rendez vous à Cuenca. Ville magnifique inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco. Les rues sont pentues et notre chauffeur expérimenté. Et nous voilà arrivés à destination. Je montre à Joseph le fameux pont qui surplomble un précipice. Pont que j’ai traversé avec Puri, un des piliers de Cuencanimal, bras dessus, bras dessous au plus fort de notre courage. Que de souvenirs de mon premier voyage ! 

 

Puis direction le restaurant. La soirée s’annonce animée. Joseph et moi essayons de comprendre les paroles échangées. Ines, Maria, Diego, Maria Jose M., Maria Jose C, Veronica, Puri. Et puis je vois arriver Mercedes. Je suis émue car je ne l’avais jamais rencontrée auparavant. Une grande dame, la fondatrice de Cuencanimal. Elle est accompagnée d’Angel (qui veut dire Ange en espagnol) son époux. Cette rencontre vaut bien tous les kilomètres que nous avons avalés depuis  Mazarin. Et nous profitons de sa présence pour lui remettre un fac similé d’un chèque de six mille euros. Les larmes sont là, Ines nous dit que cela va servir à payer les factures vétérinaires. Les remerciements, les émotions. Nous sommes toutes et tous là, autour de la table, réunis par et pour les chiens, victimes innocentes de la barbarie humaine et de l'indifférence.

 

Mais nous rions aussi, Anny traduit les échanges pour Joseph et moi. Nous dégustons la paëlla. Je montre à Maria Jose M. des photos de Gonso car elle s’en est occupée pendant de nombreux mois, pour ne pas dire pendant 4 ans. Et des photos de Laidy à Puri. Elle est émue de la revoir. Déjà 8 ans qu’elle est avec moi.  

Et voilà l’heure de nous quitter. Il est 1 heure du matin. Nous nous embrassons, nous disons à bientôt aux absents du lendemain.  

Et déjà le samedi matin, le soleil brille mais l’air est glacial. Rien ne vaut un bon petit déjeuner (vous pouvez admirer la taille des tartines) pour nous mettre en forme. Et le jus des oranges, un délice ! 

 

Enfin, le moment tant attendu est arrivé ! Le chemin de terre ocre/rouge bien défoncé, Anny qui se prend pour Sébastien Loeb et on aperçoit le refuge.  

Tout le monde est déjà à pied d’oeuvre pour nettoyer, laver, donner de l’eau, arranger les couvertures dans les niches, caresser, nourrir. 101 chiens mais 21 vont prendre le camion. Maria Jose C. nous quitte car elle a rendez-vous avec un galguero qui doit lui remettre une galga dont il ne veut plus et un galgo qu’il a récupéré ! Jamais de rendez-vous au refuge ! Une protection essentielle pour les toutous. 

 

Visite des patios et je retrouve Taram qui va prendre enfin le camion après tant d’années de refuge et sur qui aucun regard ne s’est posé. Taram à qui on a découvert une tumeur dans l’abdomen. Une personne au grand coeur va le prendre en famille d'accueil jusqu’à la fin de sa vie. Cela nous console car la terrible nouvelle nous a tous assommés. Nous souhaitons tellement le meilleur pour eux ! Rocky-Chulo, Libertad, Taylor, Lotus que je trouve amaigri, changé. Le couple d’inséparables, Lazo et Lala, Lazo suivant toujours Lala. Comme ils sont touchants. Chuspi, Gazapo et Spyro. Nairo et Joy toujours ensemble dans le même enclos, toujours à venir chercher une caresse. Que de tristesse en moi car ils étaient déjà là en janvier dernier. Comme tous ceux dont je vous parle. Tyrion, Octubre, Bago, Perdigon. Je voudrais tous les emmener avec moi mais je n’ai pas de baguette magique. Tous sont des croisés. Eh oui, j’ai une affection particulière pour ces toutous là, sans pedigree, sans notoriété mais qui ont tellement d’amour à donner, une fidélité sans faille. N’hésitez pas à consulter leur fiche, regarder les vidéos sur notre site internet. 

Et puis Maria Jose C. nous emmène dans un enclos un peu à part et notre coeur saigne car nous apercevons 4 galgas, dont trois terrorisées. Une seule s’est laissée approcher et elle porte un manteau pour la protéger des morsures du froid. Regardez les photos. Elles témoignent de cette réalité que vivent au quotidien nos amis de Cuencanimal.  

Et notre Perseo, si proche des humains, qui parfois arrive à marcher sur ses quatre pattes, parfois celles de derrière se dérobent car il a eu le bassin cassé, fracture d’une patte, compression du nerf par une vertèbre mais heureusement il a retrouvé la sensibilité dans les pattes arrières. 

 

Nous avons décidé de rester au refuge et nous contentons d’un sandwich. Rester au plus près de ces chiens, les caresser, leur donner à tous un peu de temps, faire des photos, demander des nouvelles. On aimerait tant que le temps s’arrête. Mais le moment est venu de procéder au chargement des “élus”. 21 toutous. Anny me montre comment me servir du lecteur de puce. Je mets un collier, accroche le nom du toutou et vérifie le numéro de puce. Les adieux sont toujours poignants. Les bénévoles vivent des moments entremêlés de joies et de peines. Joies parce que ces toutous qui ont partagé leur quotidien ont enfin une famille, peines parce que c’est un adieu. Que d’émotions et de larmes mêlées avant de mettre Taram dans sa cage. Pas de mots, un regard, un geste d’affection pour Veronica. Les bénévoles les chercheront quelque temps dans les enclos mais tous ceux qui restent et ceux qui vont trouver enfin un havre de paix au refuge occuperont bien vite leurs mains, leur tête et surtout leur coeur. 

Nous nous étreignons, nous embrassons et nous montons dans le camion le coeur en berne, les larmes affleurent mais nous savons que cela n’est qu’un au revoir, que bientôt, nous nous reverrons.   

 

Comme des épisodes neigeux sont annoncés sur Vitoria et Burgos, nous prenons la route de Valence où Anny me montre un champ d’orangers. Comme c’est beau, ces soleils et le vert des feuilles. Ca donne envie d’en cueillir et de les déguster sur place.  

 

Rentrer en France, conduire de nuit, garder une vigilance accrue de conduite car nous sommes responsables d’êtres sensibles qui sommeillent dans leur cage. Ils ne le savent pas encore mais ils vont vers une nouvelle vie.  

Arrivée à Mazarin vers les 4 h 30. Joseph nous quitte pour retrouver sa maison et sa famille. Anny et moi partons dormir un peu.  

8 heures, les adoptants sont là. Covoitureurs, déléguées, sympathisants. Les portes du camion s’ouvrent et la magie opère une nouvelle fois.  

Merci à vous tous pour votre aide, votre soutien et votre amour des animaux. 

 

Prochain voyage du 6 au 8 avril. 

 

Photographies d'Anny, Béatrice, Corinne, Joseph et de l'adoptant de Nigal.

 

Les photos ICI

 

Et les vidéos ci-dessous