Le jour du départ est arrivé. 

7 h ! Anny, Béatrice et moi-même (Céline) partons de « Mazarin » dans le Tarn et Garonne. Lieu dit que seuls les adoptants qui sont venus à une arrivée de camion connaissent ! On n’arrive pas là par hasard !!

Le camion est lourd : chargé au maximum de notre capacité, 27 cages dont 11 grandes cages pour les plus grands galgos, un grand berger allemand et une mastine. Elles ont été montées sur 3 étages par les petits bras d’Anny (notre « Petit  Pimousse »)  avec l’aide précieuse de Corinne qui gagne toujours en un temps record au jeu du camion tétris ! 

Dans ces cages, se trouvent des dons pour le refuge de Cuenca, aujourd’hui principalement des croquettes collectées par notre membre sympathisante Véronique durant tout une semaine de collecte à Périgueux mi-février. Les 2/3 de la tonne récoltée (oui, vous avez bien lu, 1 tonne !!) sont dans le camion : impossible de prendre plus cette fois. 

Il fait un temps splendide, nous pouvons donc rouler sereines. Enfin, sereines… côté route… parce que j’ai encore des choses à régler pour le covoiturage des loulous dimanche ! 

La veille du départ nous avons appris qu’un de nos adoptants qui venait de l’Yonne avait eu un accident de voiture. Rien de grave pour lui heureusement et il va tout de même accueillir sa chienne. Mais il faut la lui amener et par la même occasion trouver une solution pour les deux autres chiennes handicapées qu’il devait remonter ! Je suis la seule à gérer les covoiturages et il devient alors évident qu’un binôme s’impose pour l’organisation des prochains covoiturages… Par chance, Laure est disponible et m’aide à donner quelques coups de téléphone pour trouver la solution. Et heureusement que l’on peut désormais téléphoner sans supplément d’Espagne vers la France avec nos portables !!  Je me serais quand même bien passée de ce stress…

Parce que le plaisir de ce voyage, c’est de se retrouver à 3 bénévoles Galgos France et d’échanger sur des sujets divers et variés. Sous le soleil ce matin, nous parlons de Taram que Anny et Béatrice ont ramené lors du dernier voyage de février. Quelques jours avant le voyage, Cuencanimal lançait un SOS pour trouver un ange gardien à Taram auquel on venait de trouver une énorme tumeur à l’abdomen. Mélina et ses deux jeunes enfants avaient alors accepté de lui offrir un foyer pour finir ses jours entouré et aimé. C’était au voyage dernier et les bénévoles pensaient qu’il ne tiendrait pas jusqu'à ce voyage d’avril. Nous parlons donc de Taram, de Mélina et ses enfants qui l’aiment déjà si fort, des jolies photos partagées qui nous remplissent de bonheur. Nous nous réjouissons de pouvoir parler de lui le soir avec les filles de Cuencanimal, car chaque jour qui passe est une victoire pour Taram. Moins d’une heure après cette conversation, Laure m’appelle en pleurs… Mélina vient de lui annoncer qu’au rendez-vous de 10 h, ce matin du vendredi 6 avril, le vétérinaire a conseillé de le laisser s’envoler au paradis des chiens. Il souffrait trop. Adieu Taram… Et nous pleurons…

 

Puis nous nous disons que deux mois d’amour ça paraît bien peu mais c’est déjà tellement !  Le cadeau qu’ont offert Mélina et ses enfants à Taram n’a pas de prix. Il est parti entouré d’amour dans un foyer douillé. Etre famille d’accueil, c’est faire un don d’amour !

 

Chez Galgos France, nos familles d’accueil récupèrent des galgos pour finir de les préparer à une vie en maison, des chiens qui ont besoin de soins spécifiques compliqués à donner en refuge ou bien des chiens que les adoptants ne peuvent plus (ou ne veulent plus) garder. 

Actuellement, ce sont Zampo, chien sénior diabétique dont nous avons fait opérer les deux yeux ; Thor, superbe galgo blanc qui craint tellement de choses ; Uva, jeune chienne croisée labrador que sa maîtresse malade n’a pu garder ; Becky, croisée Mastine dans le même cas qu’Uva mais âgée de 10 ans avec des problèmes de santé et Browni, chien épileptique en panier retraite Galgos France depuis de nombreuses années.

Lors de ce voyage, nous allons remonter Nori, jeune galga noire car elle est devenue brutalement aveugle et nous voulons tenter de sauver ses yeux en France auprès de spécialistes en ophtalmologie.

Et nous cherchons toujours une famille d’accueil ou adoptante pour Floyd, un fox terrier de 8 ans au caractère bien trempé !  

Mais, continuons notre route ! Passée la frontière, le ciel s’assombrit mais la pluie nous épargne. Nous hésitons sur la route à emprunter et choisissons à nouveau de passer par la jolie route de Teruel. Du coup, Béatrice nous indique le coin des amandiers (en fleurs à cette période) et du thym sauvage. 

Enfin nous arrivons vers 20 h à Cuenca. 

 

Il est l’heure de retrouver les bénévoles et employées du refuge pour le dîner. 

Nous choisissons de parler de suite de Taram, afin que toutes nos larmes sortent. Elles sont toutes très tristes mais à la fois tellement heureuses que sa vie se soit terminée en France et non au refuge. 

 

Nous parlons de bien des choses… 

Le retour des chenilles processionnaires, véritable fléau au refuge situé à l’ombre d’une pinède. Vivant dans les Landes, je suis habituée à voir ces nids blancs à la cime des arbres mais surprise de voir leur quantité dans les pinèdes espagnoles ! Le refuge a fait appel à une entreprise pour asphyxier les nids à l’automne après la ponte. Une opération onéreuse qu’elles pensaient avoir été un succès.

Malheureusement, en ce début d’avril, le succès n’est pas aussi évident. Il y en a moins, certes, mais encore beaucoup. L’entreprise rappelée sur place explique que c’est sans doute dû à une seconde ponte qui serait intervenue après la fumigation …

La forêt où se trouve le refuge est protégée, on ne peut pas y faire n’importe quoi. Evidemment, il est impossible de placer des pièges à chenilles sur tous les troncs… Donc, Véronica a entrepris de couper certains petits pins encore jeunes, un peu penchés qui n’apportent que très peu d’ombre et qui se trouvent dans ou aux abords des enclos.  Un sacré chantier pour elle ! 

 

Puis, on parle de leur fonctionnement. Maria et Inès traitent les appels et emails des gens qui leur signalent des chiens errants, de ceux qui veulent abandonner leurs chiens… Le refuge a bien sûr une capacité limitée. Il faut des adoptions pour libérer des places et pouvoir prendre en charge des chiens dans le besoin. Le 7 avril, lors de notre conversation, les chiffres de la liste d’attente m’ont marqué :  34 mâles et 18 femelles sont en attente pour rentrer au refuge et parmi eux une majorité de galgos et galgas. Notre puits est vraiment sans fond… 

Il nous faut impérativement agir aussi en amont.   

 

La soirée s’achève déjà mais nous sommes épuisées et demain, la journée et la nuit seront longues ! 

Le samedi nous commençons notre journée par un petit-déjeuner à la station-service du coin. Le serveur nous reconnaît et nous dit comme toujours quelques petits mots en français ! Il nous prépare également notre déjeuner pique-nique à emporter. Ainsi nous restons au refuge pour profiter un maximum des chiens jusqu’à l’heure de l’embarquement de nos passagers. 

 

Ca y est ! Le moment tant attendu pour lequel nous faisons tant de route est arrivé ! Comme à l’accoutumée, les loulous qui sont dans le premier enclos nous accueillent avec joie. 

A peine ouvert, le camion est inspecté par Lotus et Tyrion qui a déjà repéré une cage ouverte et qui vérifie qu'elle est bien à sa taille ! A quand le grand voyage pour eux ??

 

Veronica et Maria-José ont encore beaucoup à faire avant de pouvoir nous consacrer du temps pour nous présenter les chiens. Nous commençons donc par décharger les nombreux dons. Nourriture, médicaments, manteaux ou couvertures, tout est impeccablement rangé au refuge. 

 

Puis, nous passons de patio en patio. Plus que les fois précédentes, j’ai l’impression de voir des galgos de partout. Bien qu’ayant lu toutes leurs fiches et regardé leurs photos, j’ai l’impression de m’y perdre au milieu de ces galgos noirs et ces nombreux bringés…

Nous reconnaissons aussi des gueules familières : Libertad dont on remarque un peu de progrès mais qui reste si craintive ; Perdigon, 10 ans, qui « fêtera » bientôt ses 7 ans de refuge ;  Rocky-Chulo, 11 ans dont 6 ans de refuge ; Octubre arrivé alors qu’il était encore chiot et lui aussi au refuge depuis bientôt 6 ans ; Odri qui a 10 ans et commence à devenir sourde et bien sûr les autres taulards que sont Lotus, Spyro ou Nety… Trop de croisés de chasse qui ont bien du mal à trouver un foyer !

 

Le temps passe bien trop vite quand on veut passer un peu de temps à caresser tous ces poilus qui veulent un peu de notre attention.

Les bénévoles de l’association Adaana de Valence viennent d’arriver avec les 6 chanceux qui sont adoptés en France. Il est donc déjà temps de préparer les chiens à monter dans le camion : collier sécuritaire autour du cou, lecture des puces. On essaie de faire au plus vite pour limiter le stress de cette agitation. Il se met à pleuvoir au moment où nous disons au revoir. 

 

La longue route du retour commence. La pluie ne cessera pas et c’est sous un déluge que nous parcourons le chemin de terre qui nous mène au refuge Adpca de Zaragoza. Les champs inondés et les grosses flaques ne me disent rien qui vaille… Nous écourtons notre collation du soir avec les bénévoles pour rapidement charger les 4 chiens que nous sommes venus chercher et repartir au plus vite. Quelques jours après, les 100 chiens seront évacués car le refuge sera cerné par les eaux ! 

 

Continuation en direction de la France. Le camion est plein, il pleut, il vente, nous n’avançons pas vite. C’est épuisées que nous arrivons à Mazarin, peu avant 8 h.

Des adoptants nous attendent déjà avec impatience… à moins que ce ne soit leur chien qu’ils attendent !! 

Vivez l'arrivée du camion en direct comme si vous étiez à Mazarin.

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Vous pouvez découvrir d'autres films sur la chaîne You Tube de Galgos France grâce à ce lien

https://www.youtube.com/channel/UCAJCmiaU2VRVpWsgbSB11BQ

 

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